Nos «diables» de distributeurs ne semblent pas encore prêts à nous épargner leurs désagréables surprises. La crédibilité de ces dispositifs est en jeu devant la fréquence des anomalies techniques et autres déplorées un peu partout au niveau de ce réseau. Maintenant que tout le beau monde est avisé du risque de détraquage de ce système qui nous fait, à chaque fois, des siennes, nous sommes tenus de compter nos billets à chaque retrait. Quant à nos banquiers, ils devraient se rendre compte du caractère sérieux et inquiétant de cette situation et agir prestement en conséquence.
Dans notre article du 21 juin 2019, intitulé «Distributeur tricheur», nous avons eu à évoquer le cas du bel ami qui s’est trouvé nez à nez avec un distributeur «tricheur» du côté d’Erraouabi à Bizerte.
Pour mettre dans le bain ceux qui auraient pris le train en marche, rappelons que l’intéressé avait eu par un jour non ouvrable à réclamer à l’éternel dispositif des surprises le montant de quatre cents dinars. Il n’a pu se faire servir que trois cents dinars! Alors qu’il tournait en rond devant le distributeur «suspect», un autre client s’y est présenté, cherchant à effectuer, lui aussi, un retrait. Ayant appris le «moins»-perçu accusé par mon compagnon, il s’est montré affirmatif et catégorique à ce sujet. «Le distributeur ne se trompe jamais, dit-il. Il s’agit certainement d’une erreur de manipulation. Vous avez dû appuyer sur la touche 3 au lieu de la touche 4, lança-t-il à l’adresse du client «triché».
Rebelote la «tricherie»!
Tout de suite après, le même bonhomme, venant de «blanchir» le distributeur, s’est mis à crier, après avoir été «brûlé par le feu» : «Moi aussi j’ai saisi le montant de quatre cents dinars, et je n’ai obtenu que trois cents dinars. Il ne s’agit pas donc d’une erreur de manipulation , mais d’un dérèglement du distributeur!».
Le bel ami, auteur du premier retrait, cherchant à tout prix à empocher malgré tout quatre cents dinars pour pouvoir affronter un besoin pressant nécessitant un tel montant, devait redire «bismillah ?» et réclamer un second retrait de cent dinars, cette fois-ci, pour boucler la boucle. Et rebelote la «tricherie»! En comptant ses billets, il s’est aperçu d’un moins perçu de trente dinars.
Dès la parution de l’article sus-visé, le bel ami a pris sa plus belle plume pour coucher une requête et un rapport plus circonstancié à l’adresse du P.-d.g. de la banque concernée, qu’on n’a pas, à dessein, nommément désignée.
Le client lésé devait faire évidemment accompagner sa plainte d’une copie de notre article, ayant zoomé sur le contretemps scandaleux…
Ayant, quant à nous, tenu à effectuer le suivi de cette affaire, nous avons tôt fait de prendre attache avec la direction générale, de la grosse anomalie.
La banque s’explique
Au bout d’une longue attente, le directeur de la Monétique et celui des relations avec les clients se sont accordés à nous fournir les explications que voici. L’enquête opérée par les services compétents de la banque au sujet de la problématique soulevée à travers notre papier intitulé «Distributeur tricheur», dont le contenu a été corroboré par d’autres clients, se disant avoir subi le même contretemps, a permis à la direction générale de confirmer l’authenticité des faits déclarés et déplorés par les intéressés. Il nous a été révélé que plusieurs clients avaient été réellement lésés en effectuant des retraits des billets auprès du distributeur géré par l’agence Erraouabi à Bizerte. Ce qui était dû au détraquage du distributeur en question, l’ayant conduit à servir parfois des billets de dix dinars au lieu de vingt et vice versa.
Le mea-culpa…
Ceci étant, nous nous sommes pressés de redresser l’anomalie technique ayant touché le distributeur en question, ajoute la même source. Actuellement nous sommes en train d’arrêter la liste des clients lésés tout en déterminant le montant moins perçu par chacun. Les mêmes démarches sont également en cours pour connaître les clients ayant, par contre, bénéficié de trop-perçus, en ayant eu affaire au même distributeur. Ce qui permettra à la banque de récupérer ses dus auprès des bénéficiaires en question. Toutes ces opérations nécessitent du temps. Et nous ferons de notre mieux pour accélérer les choses et régulariser la situation des uns et des autres au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux de vérification.
Les représentants de la banque n’ont pas manqué, à cette occasion, de présenter leurs excuses à leurs clients, tout en se disant déterminés à veiller désormais à éviter de si mauvaises surprises.
Vivement ! L’auto-défense !
Cela dit, pour nous prémunir contre de tels détraquages qui semblent de plus en plus fréquents et valables pour n’importe quelle autre banque, nous gagnerons quant à nous autres, éventuels dindons de la farce, à bien compter nos billets à chaque opération, afin de pouvoir parer à temps à toute éventualité. Aussi un homme (ou une femme) averti(e) en vaut-il deux.
Pour ma part, je regrette d’avoir toujours fait confiance à ces dispositifs, les considérant réglés comme du papier à musique.
Aujourd’hui, fort de la «grande musique» d’Erraouabi (à Bizerte), je crains, comme beaucoup d’autres, d’avoir payé cher mon imprudence sans le savoir et de n’avoir pas veillé au grain. Car nul autre n’aurait daigné le faire à la place de toute personne lésée. L’occasion est enfin propice pour lancer un appel pressant à nos banquiers pour contrôler assidûment ces diables de distributeurs pour que ceux-ci s’arrêtent à jamais de nous «déplumer» par ces temps de vaches maigres où un sou est un sou. S’agit-il d’un parc dépassé par le temps et secoué par la surexploitation? Peut-être bien que oui, ne serait-ce qu’en partie…